Les hépatites B et C
Du fait de modes de transmission communs, sexuels et sanguins, les personnes atteintes par le VIH peuvent aussi avoir été infectées par les virus des hépatites B et C (VHB et VHC). Ces virus provoquent une inflammation des cellules du foie : on parle d’hépatites virales.
Vaccin
Oui pour l’hépatite B
Symptômes
Ils peuvent parfois apparaître entre 2 et 4 mois après la contamination, c’est le stade de l’hépatite aiguë :
- Fièvre
- Fatigue
- Jaunisse
- Perte d’appétit
- Nausées et vomissements
Ensuite, ils disparaissent, pouvant laisser place à une hépatite chronique (dans près de 60 à 80% des cas d’infections pour l’hépatite C et dans 5 à 10% des cas pour l’hépatite B). Non traitées, les hépatites peuvent évoluer vers un cancer du foie et la cirrhose (maladie du foie caractérisée par une modification des cellules du foie avec un mauvais fonctionnement).
Les symptômes ne sont pas systématiques ou peuvent passer inaperçus alors que vous avez été infecté·e. Il faut donc vous faire dépister, vous protéger et protéger votre·vos partenaire·s après une prise de risque.
Dépistage
- Hépatite B : prise de sang
- Hépatite C : prise de sang et dépistage à résultat rapide
Traitement
- Hépatite B : environ 90% des personnes infectées vont s’en débarrasser naturellement (sans traitement) avant le stade de maladie chronique. En cas d’hépatite chronique, il existe des traitements appropriés pour inactiver le virus mais la guérison totale est rare. Il existe un vaccin pour une protection à vie.
- Hépatite C : il n’existe pas de vaccin à l’heure actuelle. Un traitement permet la guérison totale, mais n’empêche pas la réinfection.
Modes de transmission spécifiques
- Hépatite B : risque très faible : transmission par la salive (baiser profond, partage de brosse à dent) – risque élevé : transmission lors de rapports sexuels non protégés (pénétration anale et vaginale, fellation et cunnilingus), transmission par le sang (partage de seringue et de matériel de sniff), mais aussi de la mère à l’enfant.
- Hépatite C : virus transmis par le sang. La contamination se fait le plus souvent par le partage de seringue et de matériel de sniff et lors de rapports sexuels avec présence de sang ou des muqueuses blessées, et plus rarement (5% des cas) de la mère à l’enfant. Attention, ce virus reste actif plusieurs jours à l’air libre, voire plusieurs semaines dans certaines conditions.
Mode de protection
- Hépatite B : vaccin (combiné à celui de l’hépatite A) en 3 voire 4 injections, gratuit pour les enfants et adolescents.Utilisation de matériel propre en cas d’injection ou de sniff.
- Préservatif
- Carré de latex
- Ne pas partager le matériel de toilette (brosse à dents, rasoir, coupe-ongles). Cette précaution est importante étant donné que le virus de l’hépatite, contrairement au VIH, est très résistant à l’air libre, jusqu’à plusieurs semaines.
La co-infection avec le VIH
Chez les malades co-infecté·es, on ne s’est longtemps préoccupé que du traitement du VIH, car le virus était potentiellement mortel à court terme. Grâce aux progrès des traitements contre le VIH, les personnes co-infectées vivent heureusement beaucoup plus longtemps, mais les hépatites sont encore négligées : trop peu de malades co-infecté·es sont traité·es pour les virus des hépatites.
Aujourd’hui, les expert·es insistent sur l’importance de la prise en charge et du traitement des hépatites chez les personnes atteintes par le VIH. Le virus de l’hépatite C n’a pas d’influence sur l’évolution de l’infection par le VIH. En revanche, le VIH accélère la progression de l’hépatite C et les lésions peuvent être plus graves, il est donc important de traiter l’hépatite C.
Choisir son·sa ou ses médecins
Une prise en charge multidisciplinaire est indispensable. Ayez, de préférence, deux correspondant·es médicaux qui communiquent entre eux·elles : un·e infectiologue pour le VIH, un·e hépatologue pour le VHC. Chacun connaît très bien la maladie dont il·elle s’occupe : vous aurez ainsi toutes les garanties d’être soigné·e au mieux. Les
médecins spécialisé·es dans les deux maladies sont peu nombreux·ses.
Vérifiez que les informations circulent bien entre les professionnel·les de santé qui vous suivent (médecin généraliste et spécialistes). En Belgique, seuls des spécialistes (hépatologues/infectiologues) peuvent constituer le dossier de remboursement des médicaments anti VHC.
Quand commencer mes traitements ?
Les nouveaux médicaments antiviraux à action directe (AAD) qui guérissent la plupart des gens du VHC, sont également efficaces chez les personnes co-infectées par le VIH. Ces molécules n’agissent toutefois que sur le VHC exclusivement. Le traitement ne dure que 8 à 12 semaines et provoque peu d’effets secondaires. Ces médicaments se prennent par voie orale.
Lorsque vous êtes co-infecté.e par le VHC et le VIH et que vous ne suivez encore aucun traitement pour ces infections, votre médecin spécialiste commencera probablement votre traitement contre le VIH (traitement antirétroviral ou TAR) avant de faire traiter le VHC, afin de stabiliser votre système immunitaire. Une fois que votre VIH est bien maîtrisé, on peut commencer à traiter le VHC.
Attention aux interactions médicamenteuses
De nombreux médicaments anti-VIH, notamment le groupe des inhibiteurs de la protéase, sont dégradés par le foie et peuvent interférer avec d’autres médicaments. Pour les personnes ayant le VIH et le VHC, le·la médecin spécialiste pourrait recommander de réduire la dose d’un médicament particulier, ou de remplacer ce dernier par un médicament moins nocif pour le foie.
De nombreuses personnes ayant à la fois le VIH et le VHC utilisent le groupe de médicaments anti-VIH appelés inhibiteurs de l’intégrase, parce que ces derniers ont tendance à avoir moins d’interactions avec les médicaments utilisés pour traiter le VHC. À partir du moment où vous suivez un traitement anti-VIH, vous devez vous renseigner sur le risque d’interactions avec les médicaments anti-VHC, en en parlant à votre médecin spécialiste et/ou à votre pharmacien·ne.
De façon générale, votre spécialiste doit connaître absolument tous les médicaments que vous prenez afin de tester les interactions médicamenteuses, même en dehors de traitements anti-infectieux.
L’hépatite A se transmet principalement via l’alimentation, mais aussi via les selles infectées, l’anulingus et le doigté. Dans la plupart des cas, l’hépatite A va se guérir toute seule, sans traitement médical. Elle est en augmentation chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes.