Vieillir avec

Votre avenir avec le VIH

Aujourd’hui, on ne meurt plus du VIH grâce aux progrès de la recherche médicale et scientifique. Les personnes vivant avec le VIH sont donc des personnes atteintes d’une maladie chronique qui ont une espérance de vie proche de celle de la population générale. Puisque vous vivrez longtemps, il est nécessaire de prendre soin de votre hygiène de vie pour limiter le risque d’apparition de comorbidités liées à l’âge.

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Vieillir avec le VIH

Les nouveaux traitements antirétroviraux ont un impact majeur sur l’espérance et la qualité de vie. Néanmoins, dans certains cas, vivre avec le VIH expose encore à des complications métaboliques qui s’apparentent à un « vieillissement accéléré », à cause de l’immunodépression, de l’inflammation causée par le virus, des effets indésirables des traitements et des conditions de vie (isolement, dépression, mauvaise hygiène de vie, etc.).

Que vous soyez une personne infectée depuis plusieurs années ou après 50 ans, et malgré les difficultés liées au VIH, l’essentiel est de prendre soin de vous, de vous octroyer de bons moments, de continuer à tisser des liens sociaux, familiaux, amoureux, d’avoir une sexualité épanouie et ainsi vieillir positivement et dignement. Sur le plan médical, vieillir avec le VIH implique de prendre des médicaments antirétroviraux sur le long terme, mais aussi des traitements contre les autres problèmes de santé que toute personne peut rencontrer en vieillissant. C’est ce que l’on appelle les comorbidités.

Quelles sont les différentes comorbidités ?

De nombreuses personnes vivant avec le VIH cumulent une ou plusieurs maladies dont les plus courantes sont les problèmes cardio-vasculaires, rénaux, le diabète, l’ostéoporose ou la dépression. Certaines de ces maladies sont détaillées ci-dessous :

  • Les maladies cardio-vasculaires

Ces maladies englobent les problèmes de cœur et de circulation sanguine tels que : les douleurs à la poitrine, la crise cardiaque, les battements anormaux du cœur, les accidents vasculaires cérébraux.

En plus d’endommager le système immunitaire et d’autres systèmes organiques, l’inflammation liée au VIH accélère aussi le vieillissement des vaisseaux sanguins. Le recours à un traitement antirétroviral permet de réduire considérablement cette inflammation, cependant, même avec une charge virale indétectable, une faible inflammation peut continuer d’affecter lentement les organes et les vaisseaux sanguins et donc augmenter le risque de maladie cardiovasculaire.

Ces risques augmentent également avec le diabète, le mauvais cholestérol et l’hypertension artérielle. Pour les limiter, vous pouvez agir en arrêtant de fumer, en faisant du sport, en soignant votre alimentation, en réduisant votre stress ou en surveillant votre poids.

  • Les troubles rénaux

Les reins jouent un rôle crucial : ils ont une fonction de filtration et d’épuration. Les reins filtrent les substances toxiques indésirables, régulent les taux de minéraux dans votre corps et éliminent l’eau en excès via l’urine. Ils produisent également une hormone qui stimule la production de globules rouges, ils aident à réguler la tension artérielle et participent à la production de vitamine D. La vitamine D est importante pour la minéralisation de l’os et elle pourrait également avoir d’autres rôles.

  • Le diabète

Avec l’âge, il est possible que vous développiez un diabète de type 2. Si votre glycémie (c’est-à-dire votre taux de sucre) est trop élevée, vous risquez d’avoir de graves problèmes de santé. Il est donc nécessaire d’avoir une bonne hygiène de vie pour éviter les complications (manger sainement, pratiquer une activité physique régulière, etc.). Afin de prendre toutes les mesures nécessaires, faites régulièrement tester votre glycémie !

  • Les maladies osseuses

L’amincissement des os fait partie du vieillissement normal de l’être humain, mais il s’agit habituellement d’un processus très lent. Chez de nombreuses personnes vivant avec le VIH, les os commencent à s’amincir plus tôt dans la vie à cause des traitements antirétroviraux, mais aussi du manque d’activité physique et de la consommation de tabac. C’est l’ostéopénie. Si les pertes osseuses atteignent un stade plus avancé, on parle d’ostéoporose.

Les personnes atteintes d’ostéoporose ont des os poreux et fragiles qui peuvent se briser très facilement. Les os de la hanche et de la colonne vertébrale sont particulièrement touchés. Votre médecin vous proposera une ostéodensitométrie (tests de mesure de la densité minérale osseuse) quand ce sera indiqué.

  • Les troubles hépatiques

Le terme hépatite désigne en général n’importe quel genre d’inflammation du foie dont les causes peuvent varier : virus, médicaments, alcool, produits chimiques et autres toxines. En termes de virus, il faut se méfier des hépatites A, B et C. Les hépatites B et C sont des infections sexuellement transmissibles qui peuvent demeurer dans votre foie pendant de nombreuses années et causer des lésions permanentes, notamment une cirrhose et un cancer du foie, il est donc essentiel de se faire dépister. Le système immunitaire parvient généralement très bien à se débarrasser de l’hépatite A. L’hépatite A peut également se transmettre lors des relations sexuelles entre hommes. Il existe un vaccin contre les hépatites A et B qui est vivement recommandé aux personnes qui voyagent ou qui ont plusieurs partenaires sexuel·les. Il n’existe pas de vaccin contre l’hépatite C à l’heure actuelle, mais un traitement permet la guérison totale, ce qui n’empêche pas une réinfection en cas de nouvelle exposition.

  • Les troubles neurocognitifs (qui atteignent le cerveau)

Avec le développement des traitements antirétroviraux, le virus est nettement mieux contrôlé et les troubles neurocognitifs liés au VIH sont devenus rares. Les autres facteurs pouvant provoquer des troubles neurocognitifs sont l’alcool, les drogues récréatives, les maladies cardiovasculaires, le diabète, la pollution de l’air, etc. Vous pourriez donc être atteint·e de perte de mémoire, avoir des difficultés à coordonner vos mouvements, avoir le sommeil agité, etc. Certains traitements peuvent également avoir des effets secondaires au niveau cérébral. N’hésitez pas à en parler avec votre médecin qui évaluera la situation.

Vieillir en maison de repos

Il est normal que vous vous interrogiez sur votre avenir et la possibilité d’intégrer un jour une maison de repos. Peut-être vous questionnez-vous sur votre vieillissement, votre perte d’autonomie, les comorbidités et toutes autres difficultés liées à l’âge comme la solitude, les difficultés financières, etc. Aujourd’hui, de nouveaux secteurs de la santé sont amenés à accueillir des personnes vivant avec le VIH. C’est le cas des lieux d’accueil des personnes âgées qui verront la demande augmenter dans les années à venir. Ces demandes vont conduire le secteur à réfléchir aux mesures particulières à prendre pour suivre au mieux ce public. Les demandes de la part des institutions dans ce domaine commencent à se faire ressentir de plus en plus. En effet, bien que les personnes vivant avec le VIH soient des patient·es comme les autres, ils·elles peuvent être à risque d’être touché·es plus tôt par les maladies liées à l’âge et demandent une attention particulière dans la prise en charge des interactions médicamenteuses. De plus, les méconnaissances liées au VIH peuvent entraîner de la peur et de la discrimination de la part du personnel, mais également des autres résident·es. Sur le terrain, cela se concrétise par une augmentation des demandes des professionnel·le·s de l’accompagnement des personnes âgés en termes de formation et d’information sur la séropositivité et le vivre avec le VIH aujourd’hui.

Si vous êtes inquiet·ète à l’idée d’entrer en maison de repos, préparez votre arrivée en en discutant avec votre médecin spécialiste du VIH. Il·elle devra en effet être en relation continue avec les professionnel·les de la santé qui vous soigneront dans votre lieu d’accueil. Ces professionnel·les seront donc au courant de votre séropositivité, mais ne vous en faites pas, ils·elles sont tenu·es par le secret professionnel.

Si vous êtes victime de discrimination dans votre lieu d’accueil, n’hésitez pas à contacter la Plateforme Prévention Sida ou à signaler votre cas à UNIA. Nous pouvons vous aider en formant et informant le personnel de votre lieu d’accueil et en vous apportant notre soutien.