Vie affective et sexuelle « c’est le printemps, sortez et faites de belles rencontres ».

Claude Roy a dit dans un joli poème :

Après tout ce blanc vient le vert

                                                                                  Le printemps vient après l’hiver

Après le grand froid, le soleil

                                                                      Après la neige vient le nid

Après le noir vient le réveil

                                                                       L’histoire n’est jamais finie

Après tout ce blanc vient le vert

                                                                               Le printemps vient après l’hiver

Et après la pluie le beau temps

Pour nous qui vivons avec le VIH, le printemps revient aussi, et nous aimerions faire de belles rencontres, nous épanouir et être heureux·ses. Nous en avons assez de la solitude, du rejet ou du jugement qui nous tuent à petit feu.

Alors, suivons le dicton « en mai, fais ce qu’il te plait ». Au placard la peur et la culpabilité qui freinent les amours !

Ce n’est pas parce que le virus est en nous que notre beauté, intérieure et extérieure, s’est envolée. Même si nous pensons ne plus avoir de vie amoureuse ou sentimentale, nous pouvons avoir des relations amicales et familiales qui nous font du bien.

Ces deux années de solitude et d’éloignement nous ont marqué·es et nous ont rappelé·es les années sombres du VIH/sida. Mais ne nous laissons pas abattre. Nous pouvons jouir de ce beau soleil printanier pour faire de nouvelles rencontres ou revoir celles·ceux qui nous ont manqué·es.

Dans la nature, le printemps est signe de renouveau. Alors apprécions nous aussi ce renouveau qui nous est accordé pour nous lancer dans la découverte. Si ces deux années nous ont appris quelque chose, c’est que nous, les humains, sommes des personnes de contact et que cela nous a manqué. Alors, profitons de cette liberté retrouvée et reprenons ces contacts si essentiels à notre bien-être.

Quant au VIH, les années de silence, d’angoisse et d’attente de la mort sont passées.

Les traitements nous ont permis de revivre, de rebondir et de nous projeter. Mais cette projection ne peut pas se faire dans la solitude : il faut s’accepter, s’aimer, s’ouvrir aux autres, se faire plaisir et s’épanouir. Le VIH ne doit pas empêcher nos cœurs de battre pour un amour vrai et sincère. Un amour qui valorise notre beauté intérieure et extérieure. Un amour qui ne repousse et ne rejette pas la personne du simple fait qu’elle vit avec le VIH. Un amour qui ne change pas d’humeur et de position quand le statut sérologique est révélé. Un amour qui se partage sans aucune crainte d’être contaminé·e, surtout quand la charge virale est indétectable. Un amour qui ne réduit pas les personnes vivant avec le VIH au virus du SIDA mais qui les considère comme des personnes à part entière avec des sentiments, des capacités à aimer et à être aimé·es. A la recherche de cet amour, certain·es d’entre nous se sont parfois heurté·es au rejet et à la stigmatisation venant de personnes ignorantes et mal informées. Ce rejet leur a fait mal et les a poussé·es au renoncement de l’amour et/ou à l’isolement.

Que vous dire ?

Grâce au traitement, nous, les personnes vivant avec le VIH, ne sommes pas à craindre, car avec le concept de i=i (indétectable= intransmissible) nous ne pouvons plus transmettre le virus ni à nos partenaires ni à nos enfants et nous pouvons avoir des rapports sexuels sans préservatif. Peut-être qu’en tant que lecteur·lectrice vous avez des doutes en entendant cela, mais c’est bien réel. Renseignez-vous auprès des médecins spécialistes du VIH, des médecins généralistes ou des associations pour éviter de repousser les personnes vivant avec le VIH sans raison.

A tous nos pairs vivant avec le VIH qui ont déjà été rejeté.es, ne renoncez pas à l’amour. Un jour, vous pourriez tomber sur une personne bien informée qui vous acceptera tel.le que vous êtes.

 

A vous aussi qui avez une vie sexuelle active, pensez à faire régulièrement un contrôle pour les autres infections sexuellement transmissibles (IST). En cas de résultat positif, des traitements existent et on peut bien guérir de la plupart des IST.

A vous qui avez des problèmes de libido, de panne sexuelle ou un manque de désir, il n’est pas trop tard pour relancer la machine. Parlez-en avec votre médecin généraliste, spécialiste du VIH, sexologue ou psychologue de votre centre de référence VIH pour bénéficier de l’aide et le soutien dont vous avez besoin et ainsi avoir une vie affective et sexuelle épanouie.

A vous qui craignez le rejet lors de l’annonce du votre statut sérologique à votre partenaire, prenez le temps d’y réfléchir et faites-vous accompagner par un·e professionnel·le de la santé ou un·e travailleur·euse d’une association de patient·es. Vous pouvez également sonder, sans trop vous dévoiler, si la personne est ouverte par rapport aux personnes vivant avec le VIH.

 

Vive le printemps.

Vive l’amour et les rencontres.

Vive l’amitié et les retrouvailles.